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Billet tendance - 1er trimestre 2024

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Au premier trimestre 2024, le marché immobilier connaît un frémissement prometteur dans un paysage encore marqué par des tensions persistantes. Janvier a démarré plutôt calmement, avant de céder la place à une reprise graduelle de l’activité, stimulée par trois leviers principaux. D’une part, la baisse des taux d’intérêt, passés de 4,24 % à 3,99 % entre décembre 2023 et février 2024 1, a redonné une dynamique aux projets immobiliers en attente. D’autre part, la baisse des prix amorcée l’an dernier, et qui se poursuit, s’accompagne d’un regain dans la production de crédits, avec +8,5 % de prêts accordés à fin février 2024 1. Toutefois, malgré ces signaux encourageants, le marché peine à surmonter les obstacles structurels : des réglementations environnementales strictes, malgré un assouplissement du DPE pour les petites surfaces, une construction toujours à l’arrêt, ainsi que des conditions d’octroi de crédit à l’habitat, imposées par le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF), toujours aussi restrictives. Cette situation témoigne d’un marché en quête de sens, oscillant entre espoir de reprise et réalités contraignantes. 

 

Les appartements retrouvent de l’attractivité par rapport aux maisons : une tendance révélatrice d’un marché en transition Alors que pendant l’épisode de la crise sanitaire les maisons avaient vu leur attractivité progresser de façon significative par rapport aux appartements, le premier trimestre 2024 voit la tendance s’inverser, en réponse aux variations économiques et aux préférences changeantes des acquéreurs. La demande pour les appartements a ainsi augmenté de 6,9 % par rapport au dernier trimestre 2023, renforcée par leur localisation souvent centrale, leur praticité et des coûts d’entretien généralement maîtrisés. Cette dynamique contraste avec celle des maisons, dont la demande a reculé de 4,2 %, avec des ménages plus contraints financièrement, qui privilégient des biens moins onéreux à l’achat comme à l’usage. Si, en ce qui concerne l’offre, appartements et maisons ont suivi la tendance générale du marché avec une augmentation modérée, l’écart se creuse sur le front des transactions : les premiers voient leurs ventes augmenter de 2,8 %, tandis que les secondes connaissent un recul de 2 %, avec des ajustements de prix plus marqués. Ces ajustements sont notamment perceptibles dans les négociations, qui s’avèrent plus importantes pour les maisons, signe d’une pression accrue des acheteurs pour ajuster les prix à la baisse.

PERSPECTIVES : Alors que le marché immobilier ancien, au premier trimestre 2024, montre des soubresauts, les défis demeurent prégnants. La baisse des taux d’intérêt et l’ajustement des prix apportent une lueur d’espoir, mais la route vers une reprise solide reste semée d’embûches. Les acquéreurs sont prudents face à un environnement économique incertain et à des réglementations en perpétuelle évolution. Les vendeurs, de leur côté, sont appelés à faire preuve de réalisme et d’adaptabilité pour rencontrer la demande.

 

Sources : 1 - Observatoire CSA/Crédit Logement et Yann Jéhanno ( président du réseau LAFORET).