Place de la Nation, la chute du roi et le triomphe de la république.

Mis à jour le 13.09.22
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Source: https://www.numerama.com/tech/178725-smart-city-pourquoi-nation-devient-une-place-ultra-connectee-a-paris.html

 

Au Café Prosper, place de la Nation, on peut fredonner l’air de Maurice Chevalier : « Prosper, Yop la Boum, c’est le roi du macadam ». Du Macadam, peut-être, mais qui règne véritablement sur la place ? La réponse est claire : ça dépend quand.


 

Louis XIV, le soleil plus vraiment à l’ordre du jour.

 

La place s’appelait initialement « Place du Trône », en hommage au siège royal installé, en 1660, pour le retour en France de Louis XIV et de Marie-Thérèse d’Autriche, jeunes mariés. Pour célébrer l'événement, il fut imaginé d’installer un arc de triomphe avec au sommet, comme d’habitude, une statue de Son Altesse en pleine majesté.

 

Mais ça n’a pas duré. Même si une première pierre fut posée, le projet fut annulé en 1715 à la mort du roi, et ses successeurs, moins populaires, n’eurent pas droit aux honneurs. Après la Révolution, la place est renommée « place du trône renversé », et sert surtout aux exécutions politiques : en 1794, on compte ainsi plus de 1 300 guillotinés en quelques semaines…

 

Fête foraine et mise au vert.

Au XIXe siècle, la place est devenue « place de la Nation » et, couronne mise à part, c’est le retour des festivités. Après un concours d’architecture, c’est Jules Dalou qui est chargé de l’ornementer avec une massive statue appelée Le triomphe de la République. Elle est entourée de deux colonnes surmontées de statues de Philippe Auguste et de Saint-Louis, preuves que tout est pardonné.

 

Jusqu’en 1964, un autre roi régnera sur la place. Celui de la fête, avec l’installation de la foire du Trône, qui venait faire du bruit avec ses manèges avant d’être déplacée dans le XIIe arrondissement, sur la pelouse de Reuilly. Depuis 2019, une nouvelle ambiance, plus calme, domine la place : l’installation d’espaces végétalisés a réduit le trafic automobile et les Parisiens peuvent aujourd’hui s’installer au centre de la place pour passer un moment tranquille. En attendant la prochaine révolution ?

 

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