Achat-Vente-Location-Gestion Locative, le Blog de l'Immobilier à Quimper : Du pragmatisme, Emmanuelle Cosse !

Mis à jour le 02.12.19
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Emmanuelle Cosse (EELV) vient d'être nommée ministre du Logement. L'occasion pour Yann Jehanno, directeur exécutif du réseau immobilier Laforêt, de dresser le bilan de Sylvia Pinel et de proposer trois pistes de réforme.

YANN JEHANNO  / DIRECTEUR EXÉCUTIF DU RÉSEAU IMMOBILIER LAFORÊT | LE 12/02 À 15:02 

 

Posted by  agence immobilière Laforêt Quimper   le blog immobilier Quimper et 29 Finistère Sud /  facebook.com/laforetquimper

La patronne d'EuropeEcologieLesVerts, Emmanuelle Cosse, a été nommée ministre du Logement.Elle remplace la discrète, constructive et engagée Sylvia Pinel. L'ancienne ministre a su engranger quelques beaux succès lors de sa mandature. Parmi eux, et non des moindres, sa faculté à renouer des liens avec les professionnels de l’immobilier. Elle est ainsi parvenue à restaurer un dialogue de qualité,rompu par son prédécesseur.

 
Outre cet aspect relationnel, le dispositif en faveur de l’investissement locatif, reconduit en 2016 et qui porte son nom, a permis au marché de l’immobilier neuf de retrouver des couleurs et un certain dynamisme en 2015. Autre initiative positive et nécessaire, la simplification de la loi Alur , qui avait contribué à l’allongement des délais de vente en complexifiant à l’excès les démarches administratives.
 
En août 2015, une ordonnance simplifiait les transactions immobilières des lots en copropriété : tant mieux !
 

Des initiatives contestables

Toutefois, ces avancées ne suffisent pas à masquer certaines mesures bien moins constructives, quand elles ne sont pas contreproductives.
On peut ainsi évoquer la mise en place de l’encadrement des loyers à Paris . Annoncé par la précédente ministre du logement lorsqu’elle était encore aux responsabilités, celui-ci a eu des effets psychologiques délétères bien avant son application en août dernier.
 
Autre mesure contestable : la réforme du prêt à taux zéro (PTZ) dans l’ancien pour les primoaccédants,qui passe complètement à côté de son sujet. Relancé il y a un an dans 6.000 communes sélectionnées pour leur caractère rural et désormais étendu à l’ensemble du territoire, il impose à son bénéficiaire une quotité de travaux à réaliser, équivalant à 25% du coût d’acquisition. Une somme démesurée, surtout lorsqu’on la compare à l’investissement réalisé pour la rénovation de ce type de biens, qui excède
rarement 10 à 12% lorsque des travaux sont opérés. Il y a donc peu de chance que les futurs acheteurs pouvant prétendre à ce dispositif soient aussi nombreux qu’espéré.
 

Pour une politique du logement plus efficace et incitative

Madame Emmanuelle Cosse, soyez donc sûre que nous serons attentifs à vos annonces. Si nous attendons une continuité dans le lien renoué avec Mme Pinel, nous avons néanmoins un certain nombre d’inquiétudes. Votre mandat sera court, au vu des échéances électorales majeures de 2017.
 
Nous craignons donc un certain statu quo de l’action gouvernementale sur la politique du logement ou pire encore, des mesures prises ou annoncées à la hâte. Pour éviter cela et en tant que spécialiste du marché immobilier depuis 25 ans, nous vous suggérons d’agir dans trois directions :
 
 
  • Vers les investisseurs, avec l’idée de rééquilibrer les rapports locatifs, et de cesser la stigmatisation des propriétaires bailleurs.
Pour cela, il est temps de reconnaître un statut au bailleur privé, qui investit ses fonds, s’endette et assume des risques. Nous devons être en mesure de lui proposer un environnement juridique et fiscal pérenne, à même de le rassurer et de relancer l’investissement locatif.
 
 
  • Vers les primoaccédants,
En repensant le PTZ dans l’ancien, trop compliqué dans sa forme actuelle.Pour cela, il est souhaitable de réduire significativement, voire de supprimer, la quotité de travaux à lui opposer. Parallèlement, d’autres mesures, comme la déductibilité des intérêts d’emprunt, pourraient être de nouveau envisagées pour inciter les Français à devenir propriétaires.
 
 
  • Vers les secundoaccédants,
Enfin, en complétant la politique favorisant l’accession à la propriété par des mesures encourageant la mobilité des propriétaires. Par leur coût important, les droits de mutation à titre onéreux communément dénommés frais de notaire représentent aujourd’hui l'un des principaux freins à la mobilité résidentielle des français. Nous proposons leur suppression progressive.Madame la ministre, il vous faudra donc mobiliser votre énergie pour dynamiser un marché toujours en convalescence, tant dans le neuf que dans l’ancien. Cela passera nécessairement par une politique inscrite dans le long terme, à l’opposé des changements de cap incessants, qui finissent par éroder la confiance des français en l’immobilier. Il s’agit de donner du sens à la politique du logement, afin que celle-ci gagne rapidement en efficacité. Vous l’aurez compris, nous comptons sur votre pragmatisme !
 
 
 
 
Par Yann Jehanno, directeur exécutif du réseau immobilier Laforêt pour Les Echos.fr
Diffusion : Agence Immobilière LAFORÊT Quimper
 
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