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Immobilier ancien : Quelles sont les tendances du 1er trimestre 2024 ?

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Billet tendance - 1er semestre 2024

Un marché de l’immobilier en quête de reprise

Le début d’année 2024 marque un léger frémissement sur le marché immobilier. Les taux d’intérêt passent sous la barre des 4 %, la production de crédits repart à la hausse (+8,5 %) et les prix continuent de baisser. Trois signaux positifs, qui relancent timidement l’activité. Mais le terrain reste miné : réglementations contraignantes, construction au ralenti et conditions de crédit toujours rigides continuent de freiner les ambitions.

Une demande qui reprend timidement

+0,9 % de demandes au national par rapport au 4e trimestre 2023. Paris tire son épingle du jeu avec +2,8 %, porté par des baisses de prix significatives. L’Île-de-France recule (-2 %), toujours pénalisée par des prix inadaptés. Les régions progressent légèrement (+0,8 %).

Une reconstitution insuffisante de l’offre

+4,8 % d’offres sur le trimestre, mais cette hausse reste modeste face à la demande et à la pénurie chronique. Paris n’enregistre que +2,1 %, contre +5,3 % en Île-de-France et +6 % en régions. Les logements énergivores (F et G) représentent 13,6 % des biens en vente, en baisse par rapport à 2023.

Un semblant de reprise des ventes

+0,5 % de transactions au national, une reprise timide mais symbolique. Paris affiche +6 %, preuve d’une dynamique plus affirmée. L’Île-de-France monte à +0,7 %, tandis que les régions restent à la traîne (-2 %). Côté profils : 54 % des achats sont réalisés par des secundo-accédants, 28 % par des primo-accédants, 18 % par des investisseurs.

La correction des prix se poursuit

-1,2 % au national, avec un prix moyen à 3 303 €/m². Paris recule à 9 711 €/m² (-1,5 %), avec 10 arrondissements désormais sous les 10 000 €/m². L’Île-de-France baisse de -2,9 %, les régions de -1,1 %. Bordeaux, Strasbourg, Metz ou Rennes affichent les plus fortes baisses, tandis que Biarritz, Brest, Marseille ou Nice voient leurs prix progresser.

Des délais en légère augmentation

96 jours en moyenne pour vendre un bien, soit +1 jour. Paris reste stable à 89 jours, tandis que l’Île-de-France grimpe à 94 jours (+8) et les régions à 98 jours (+3). Le ralentissement est dû à des vendeurs encore peu enclins à ajuster leurs prix.

La négociation gagne du terrain

81 % des ventes donnent lieu à une négociation, avec une marge moyenne de 5,26 %. Les écarts s’élargissent partout : 4,78 % à Paris, 4,94 % en Île-de-France, 5,45 % en régions. Les maisons, souvent plus surévaluées, font l’objet de négociations plus poussées.

Les appartements retrouvent l’avantage

Les acquéreurs se détournent des maisons au profit des appartements, plus accessibles et mieux situés. +6,9 % de demande pour les appartements, -4,2 % pour les maisons. Les ventes suivent la même tendance : +2,8 % pour les appartements, -2 % pour les maisons. Les négociations sont aussi plus rudes sur ces dernières.

Un redémarrage fragile qui appelle des mesures fortes

Le marché amorce une reprise, mais reste sous tension. La baisse des taux et la correction des prix redonnent un peu d’oxygène, mais les fondamentaux sont encore fragiles. Les primo-accédants restent exclus, les investisseurs sur la réserve, et les vendeurs peinent à s’ajuster.

🎙️ Yann Jéhanno, président du réseau Laforêt, conclut :
« Il est temps de prendre des mesures simples et concrètes en faveur des primo-accédants et des investisseurs. À défaut, la tension immobilière restera d’actualité, rendant difficile une véritable relance de l’accès au logement. »