Immobilier ancien : Quelles sont les tendances du 3ème trimestre 2024 ?
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Immobilier : le retour des acquéreurs, un vent d’espoir
La rentrée 2024 insuffle un peu d’optimisme au marché. Les taux d’intérêt redescendent à 3,62 %, la production de crédits repart à la hausse, et les acheteurs retrouvent le chemin des agences. Résultat : +2,5 % de transactions, après un premier semestre encore hésitant.
Mais l’équilibre reste fragile. L’inflation, l’instabilité politique et les incertitudes économiques continuent de peser. La dynamique actuelle pourrait être de courte durée si des signaux clairs ne viennent pas renforcer la confiance du marché.
Des acheteurs mobilisés
Malgré une période estivale troublée par la dissolution de l’Assemblée et les Jeux Olympiques, la demande repart nettement à la hausse (+5 %). Les porteurs de projet s’adaptent : ils revoient leurs critères, réduisent la surface souhaitée, ou s’éloignent de leur secteur idéal. Les banques, elles, reprennent l’étude des dossiers, aidées par des conditions de crédit légèrement améliorées.
Paris enregistre un impressionnant +11 %, portée par une forte baisse des prix (9 488 €/m² contre 10 588 €/m² en 2021) et son attractivité intacte. En revanche, l’Île-de-France stagne (-1 %), faute d’ajustements suffisants. Les régions suivent la tendance nationale (+5 %).
Côté typologie, les appartements séduisent davantage (+9 %) que les maisons (+3 %), jugées plus coûteuses et souvent éloignées.
Une reconstitution de l’offre inégale à travers la France
+16 % d’annonces en un an, mais la dynamique varie selon les territoires. Paris affiche -4 %, pénalisée par une demande en forte hausse. L’Île-de-France grimpe de +19 %, les biens y peinant à trouver preneur. Les régions suivent (+14 %).
Les maisons alimentent principalement cette hausse (+19 %), tandis que l’offre d’appartements ne progresse que de +10 %. Pourtant, malgré ces chiffres, le marché reste en pénurie, en particulier pour les biens sans défauts, et la construction neuve est au point mort.
Transactions Les Français se relancent à nouveau sur le marché
+2,5 % de ventes par rapport à septembre 2023, preuve que la reprise s’installe peu à peu. Paris tire son épingle du jeu (+9 %) grâce à des prix corrigés. Les régions suivent avec +2,4 %, alors que l’Île-de-France reste stable, pénalisée par des prix trop élevés.
Les appartements sont les plus recherchés (+4 %), contre +1,8 % pour les maisons, souvent freinées par leur coût global (chauffage, entretien, accessibilité).
L’érosion des prix se poursuit
-4,5 % au national, avec un prix moyen à 3 251 €/m². Paris recule de -5,4 %, retrouvant ses niveaux de 2018. L’Île-de-France, à -8,6 %, est la région la plus touchée, passant sous la barre symbolique des 4 000 €/m². Les régions affichent -3,9 %, avec de fortes disparités selon les zones.
Les maisons corrigent davantage (-6,8 %) que les appartements (-2,9 %), mais les prix restent élevés par rapport à l’ère pré-COVID.
Un marché toujours rythmé par les secundo-accédants
53 % des transactions sont signées par des secundo-accédants, qui cherchent des biens clés en main. Ils refusent désormais les travaux, ce qui freine le marché des maisons, souvent moins prêtes à l’emploi.
Les primo-accédants (31 %) restent en difficulté, faute d’apport ou de soutien familial. Le prêt à taux zéro, mal calibré, ne les aide guère. Quant aux investisseurs (16 %), ils restent sur la réserve, déstabilisés par les incertitudes fiscales et politiques.
Les délais de vente frôlent la barre symbolique des 100 jours
96 jours en moyenne au national, soit +9 jours en un an. Paris reste plus fluide (81 jours), quand l’Île-de-France atteint 94 jours et les régions 98 jours. Les maisons sont plus longues à vendre (97 jours) que les appartements (93 jours).
Progression des marges de négociation
La marge nationale atteint 5,54 %, en hausse de +0,69 point. Elle grimpe à 5,74 % en régions, 5,61 % en Île-de-France, mais reste plus contenue à Paris (4,61 %)*. Les maisons subissent plus de négociations (6,19 %) que les appartements (4,89 %). 9 ventes sur 10 font désormais l’objet d’un ajustement de prix.
Une reprise en suspens
Progressivement, les voyants passent au vert, laissant entrevoir une possible relance. Toutefois, la dynamique reste fragile. Les primo-accédants peinent, les investisseurs hésitent, et la fiscalité pèse lourd. Les prochains arbitrages politiques seront déterminants. Sans cap clair, le marché pourrait replonger.
🎙️ Yann Jéhanno, président du réseau Laforêt, conclut :
« Nous avons besoin d’un cadre stable, d’une politique du logement claire, et d’un vrai soutien aux primo-accédants. Le marché ne redémarrera pas durablement sans cela. »