Marché

Immobilier ancien : Quelles sont les tendances en 2021 ?

Mis à jour le
4 minutes de lecture

Maisons et régions : le duo gagnant d’une année record

2021 signe une nouvelle année historique pour l’immobilier ancien. +20 % de transactions, une demande en ébullition, des taux d’intérêt autour de 1 %, et le logement en tête des priorités des Français. Le marché a été porté par la reprise économique, le télétravail, et le désir d’espace, notamment en dehors des grandes métropoles. Les maisons en région font figure de grandes gagnantes, tandis que l’offre peine à suivre.

La demande de logements de plus en plus pressante

+18 % de demandes au national, +18 % à Paris, +14 % en Île-de-France, +19 % en régions. Les maisons sont plébiscitées (+19 %), bien devant les appartements (+9 %). L’attrait pour l’extérieur, l’espace, et la verdure se confirme.

Paris rebondit, mais reste en retrait de son niveau d’avant-crise, notamment en raison de l’absence de clientèle étrangère et de l’incertitude réglementaire. L’Île-de-France reste une zone de repli, en particulier pour les propriétaires parisiens en quête d’un jardin. Les villes moyennes explosent, tirées par l’envie de qualité de vie et de nature.

Une offre à bout de souffle

-15 % de biens disponibles au national, avec un effondrement de -23 % en régions. Les maisons manquent particulièrement (-16 %), tandis que l’offre d’appartements chute de -4 %. Paris fait exception avec +24 %, mais cela représente à peine quelques biens de plus par agence.

Cette tension s’explique par la panne du marché du neuf, les difficultés d’approvisionnement, et la volonté des propriétaires de conserver un bien devenu précieux, avec jardin ou balcon. Le stock n’a jamais été aussi bas sur l’ensemble du territoire.

Une nouvelle année record en matière de transactions

+20 % de ventes par rapport à 2020, et même +3,6 % par rapport à 2019, l’année la plus haute jusque-là. Les taux bas ont incité les Français à se lancer dans des projets ambitieux : résidences secondaires, investissements locatifs, déménagements post-COVID.

Paris retrouve du souffle (+27 % de ventes), même si elle reste -8 % en dessous de 2019. L’Île-de-France et les régions affichent +20 % et +21 %, malgré un ralentissement observé sur le dernier trimestre.

En région, les citadins en quête d’espace font grimper les prix

+6,1 % au national, avec une flambée sur les maisons (+7,9 %), contre +4,5 % pour les appartements. Les régions s’envolent (+8,2 %, à 2 430 €/m²). La Rochelle, Brest, Le Havre, Orléans… autant de villes qui voient leurs prix bondir. Marseille se distingue (+7 %) parmi les grandes métropoles, tandis que Paris recule de -1,4 %, à 10 376 €/m².

Les marges de négociation restent contenues

4,5 % au national, en hausse très modérée (+0,1 pt). Les négociations sont faibles sur les maisons et les biens sans défauts. À Paris, l’écart tombe à 2,90 %, 3 % en Île-de-France, 4,70 % en régions. La dynamique reste haussière, les acheteurs anticipent peu de décotes.

Des ventes réalisées en moins de 3 mois

79 jours en moyenne au national (-12 jours). En régions, 83 jours, contre 97 en 2019. Paris reste à 77 jours, l’Île-de-France s’améliore nettement à 67 jours. Le marché est extrêmement réactif, avec des offres multiples sur de nombreux biens.

Entre menaces et opportunités pour 2022

L’année à venir se dessine entre espoir et vigilance. L’inflation et le coût de l’énergie inquiètent, tout comme la possible remontée des taux. La loi Climat & Résilience fait peser une menace sur les investisseurs, avec l’obligation de rénover les logements énergivores.

Mais des signaux positifs subsistent : le télétravail qui s’installe, la croissance économique qui redonne confiance, et l’immobilier ancien qui reste privilégié face à un neuf en berne. Le marché pourrait rester soutenu, porté par une demande solide et une offre toujours rare.

🎙️ Yann Jéhanno, président du réseau Laforêt, conclut :
« Le marché reste dynamique, mais devra faire face à de nombreux ajustements. Entre contraintes environnementales, inflation et évolutions sociétales, 2022 sera l’année des arbitrages. »