Immobilier ancien : Quelles sont les tendances en 2024 ?
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2024 : Une année de transition vers le redressement
Après deux années de recul, le marché immobilier ancien montre enfin des signes positifs. Si l’environnement reste instable, notamment sur le plan fiscal et politique, les fondamentaux commencent à se réajuster. Baisse des taux, reprise de la demande, correction des prix : les lignes bougent.
Une demande qui redémarre nettement
Les intentions d’achat repartent à la hausse avec +11 % sur un an au national. Paris, en tête, enregistre un rebond spectaculaire de +19 %, suivi par l’Île-de-France (+7 %) et les régions (+9 %). Ce regain est tiré par plusieurs leviers :
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Taux d’intérêt en baisse à 3,37 % en décembre (vs 4,20 % un an plus tôt)
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Réajustement des prix, notamment dans la capitale
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Les appartements séduisent davantage : +16 % de projets d’achat, contre +9 % pour les maisons
Mais la reprise reste inégale : les secundo-accédants dominent (53 % des acheteurs), tandis que les primo-accédants peinent encore, freinés par des difficultés d’accès au crédit. Les investisseurs (16 %), eux, restent en retrait.
Transactions : vers une reprise lente mais réelle
Après un printemps encore prudent, l’activité a progressivement repris des couleurs :
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+7 % de ventes au niveau national, tirées par Paris (+11 %), l’Île-de-France (+7 %) et les régions (+5 %)
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Les vendeurs se montrent plus souples, acceptant les négociations pour accélérer leurs ventes
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Mais la recherche de biens « prêts à vivre » devient cruciale : les acheteurs fuient les logements à rénover
L’offre se reconstitue… sauf à Paris
Sur l’année, l’offre progresse de +15 % au national. En Île-de-France, le stock bondit de +19 %, et de +15 % en régions. Les maisons reviennent plus massivement sur le marché (+17 %) que les appartements (+12 %).
Seule ombre au tableau : Paris, où l’offre recule encore de -8 %, accentuant la tension malgré une demande forte.
Des prix en baisse, mais le mouvement ralentit
Après une chute marquée en 2022-2023, la baisse des prix ralentit à -3,6 % en 2024. Quelques repères :
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Paris : -3,9 % à 9 470 €/m², soit un retour sous le niveau de 2018
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Île-de-France : -7,9 %, avec un prix moyen de 3 907 €/m²
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Maisons : -7,3 %, Appartements : -2,6 %
Les prix tendent à se stabiliser dans certaines régions, même si les métropoles restent plus impactées (jusqu’à -5 % à Lyon ou Strasbourg). Seule exception : Biarritz, en légère hausse de +2,4 %.
Délais de vente et négociations : un marché à deux vitesses
Le délai moyen pour vendre atteint 97 jours au national (+7 jours), mais se réduit à 82 jours à Paris, porté par une demande toujours soutenue.
La négociation s’installe comme norme, avec 90 % des ventes concernées et une marge moyenne à 5,9 % (contre 4,5 % à Paris). Les maisons restent plus sujettes aux négociations (6,3 %) que les appartements (4,6 %).
Des signaux positifs… mais fragiles
Les bases de la reprise sont là, mais le redressement reste fragile. Les primo-accédants peinent toujours à accéder à la propriété. L’instabilité politique et la pression fiscale ajoutent de l’incertitude.
🎙️ Yann Jéhanno, président du Réseau Laforêt, conclut :
« Après deux ans et demi de tensions, le marché amorce un redressement, mais le chemin reste semé d’embûches. Les mois à venir seront décisifs, en particulier pour soutenir les jeunes acheteurs et clarifier les règles du jeu fiscal et énergétique. »